argotA l’origine langage des mendiants et des gueux, il n’existe aujourd’hui plus un argot mais des argots, chaque groupe social ayant développé le sien. La gouaille parisienne, l’argot vaste et poétique de Pierre Perret, celui de Coluche et Renaud, le verlan, le louchébem des bouchers, le joual des Québécois, ou même le récent langage SMS… un registre aussi vaste que fleuri qui participe à la vitalité de notre langue française.

En feuilletant par hasard Le livre des curiosités et énigmes de la langue française (Éditions ESI, 2009), je suis tombée sur cette savoureuse version argotique de La cigale et la fourmi, la célèbre fable de la Fontaine. A savourer !

La cigale et la fourmi

La reine du hit-parade ayant braillé toutes les canceva,
Elle avait que dalle à grailler
Quand ça a commencé à cailler.
C’était la panade,
Rien à becqueter.
Des clous, des nèfles, que pouic, que t’chi.
Elle déballe tout
A la bestiole d’à côté :
« J’ai les crocs,
Z’y va, fais pas ta rapia,
File-moi à croûter,
Sinon je vais calencher.
Je te filerai du flouze,
J’te jure sur la vie d’ma reum,
Avec le bénef. »
Mais la bêbête noire a des oursins dans les poches.
C’est une vraie crevarde.
Elle fait :
– Tu faisais quoi quand je taffais ?
– De la zic, du rap…
– Cool, la zicmu, c’est d’la balle,
T’as qu’à guincher maintenant !